Institut Charles Sadron News

En dépit de leur propriétés singulières, l'emploi de nanodiamants en médecine est limité par leur forte tendance à s’agréger en solution aqueuse pour former des clusters micrométriques. Nous montrons que l’exposition à des fluorocarbures gazeux de nanodiamants agrégés permet de les désagréger très efficacement (Fig. 1a-b). Cette individualisation permet aux nanodiamants de diffuser rapidement à l’interface air/eau et ainsi, pour la première fois, de former et stabiliser des bulles micrométriques dont la paroi est faite de nanodiamants (Fig. 1c-d). L’effet du fluorocarbure est encore augmenté lorsque les nanodiamants sont eux-mêmes fluorés, révélant l’existence d’interactions fluor-fluor qui stabilisent le film interfacial. La combinaison unique des propriétés physicochimiques spécifiques des fluorocarbures (caractère à la fois hydrophobe et lipophobe, faibles tensions de surface, pressions de vapeur élevées au regard de la masse moléculaire, etc.) et de leur inertie chimique et biologique les rend particulièrement attractifs en médecine. Les microbulles à paroi de nanodiamants possèdent en effet un potentiel pour le diagnostic bimodal ultrason/fluorescence et le transport de principes actifs et de matériel génétique. L’effet désagrégeant induit par les fluorocarbures pourrait générer de nouvelles applications, en particulier en bio-imagerie et en thérapie cellulaire

Ce travail a été mené en collaboration avec Marc Dubois (Institut de Chimie, Clermont Auvergne) pour la synthèse des nanodiamants, et publié dans ACS Applied Nano Materials.