Publié le 20/11/2024 par Drenckhan Wiebke
Un groupe de scientifiques de l'ICS (W. Drenckhan-Andreatta, F. Boulmedais, J. Farago) avec leurs partenaires de l'Université du Mans (C. Chassenieux), de l'Inserm (L. Ploux) et de l'Université Paris Cité (F. Bardault & A. Monari), a été sélectionné pour mener à bien l'un des 12 projets du CNRS dans le cadre du nouveau « Programme de recherche à risque et à fort impact » ou (RI)². Avec le CEA, l'Inrae, l'Inria et l'Inserm, le CNRS est l'un des cinq organismes de recherche à lancer un tel programme dans le cadre de la stratégie « France 2030 » initiée par le gouvernement en janvier 2024. L'objectif du « programme Risques » est de détecter en amont les recherches fondamentales ou innovantes qui peuvent conduire dans les prochaines décennies à des ruptures conceptuelles, technologiques ou stratégiques en France.
Le projet "CatFoam" vise à approfondir les connaissances scientifiques nécessaires au développement d'une nouvelle classe de fluides architecturés et biosourcés, capables de catalyser des réactions chimiques. Contrairement aux fluides conventionnels, les fluides architecturés ont une structure interne formée de différents composants. Des exemples typiques sont les mousses et les émulsions, telles que la crème fouettée ou la mayonnaise, où cette structure provient de bulles ou de gouttelettes. Cette architecture confère à ces fluides des propriétés physiques remarquables, leur permettant de se comporter tantôt comme des solides mous, tantôt comme des liquides visqueux, en fonction des contraintes qu’on leur applique. De plus, on peut leur faire adopter des formes diverses, les faire adhérer à différentes surfaces ou absorber des substances à la manière d’éponges, propriétés qui sont utilisées dans un grand nombre d’applications industrielles.
Le projet "CatFoam" vise à étendre davantage l’usage des fluides architecturés en les dotant d’une capacité innovante : celle de catalyser des réactions chimiques ! En y incorporant des enzymes, qui peuvent cliver de manière spécifique des molécules, "CatFoam" créera des fluides architecturés susceptibles de capturer, décomposer et éliminer sélectivement des substances nocives. Ces nouveaux fluides seront utilisés pour répondre à des enjeux cruciaux, tels que l'élimination des biofilms bactériens dans les environnements hospitaliers, ou la capture et la dégradation des (micro)plastiques pour la protection de l'environnement. Le projet est doté de 3 millions d'euros pour 5 ans, à condition qu'il soit évalué avec succès après 2 ans.